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10 mois à Perth
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10 mois à Perth
30 avril 2005

Il était une fois dans l'Ouest...


Départ vendredi 8h00 pour Valentin, Greg et moi. On galère un peu pour sortir de la ville, mais ça y est, c’est parti pour quelques jours vers le nord de Perth. Après quelques 250 bornes, on arrive au désert des Pinnacles. Magique, un sable fin qui s’étend à l’infini, avec des milliers de pics en calcaire. On s’enfonce un peu dans ce désert, puis petite pause à l’ombre d’une dune pour siroter une bière bien fraîche. On reste une petite heure à admirer ce paysage, puis on repart pour un plongeon dans l’océan indien.

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Mais il faut repartir car on a prévu de dormir à Geraldton, ville de 25000 habitants au nord de Perth. On roule donc encore 300 Km pour arriver vers 18h00 en ville. On opte pour un petit motel sorti tout droit d’un film de Tarantino… Mais ça reste confortable comparé à ce qui va suivre… On dîne en ville et on se tape une énorme langouste pour trois fois rien (précisons que Geraldton est la ville de la langouste). On cherche ensuite à trouver un endroit sympa pour finir la soirée, mais y’a personne ! Tant mieux, on doit se lever tôt demain car la journée est chargée…

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Levé donc samedi vers 8h00, je prends le volant direction Monkey Mia, à plus de 400 Km après Geraldton. Après deux heures de route, on fait un détour par le Kalbarri National Park. Je précise que depuis qu’on roule, on croise de moins en moins de voiture, de moins en moins d’habitation, mais de plus en plus de déserts… Pas de panique, on a quand même une Mitsubishi Magna V6, on craint dégun… Les paysages sont de plus en plus sauvages, mais c’est canon ! On arrive à l’entrée du parc : la route n’est plus goudronnée, c’est un chemin à travers le désert complètement défoncé par les 4x4. On croise un vieux cow boy, on lui demande si on peut y aller avec notre belle auto, il nous répond « no worries, no worries »… OK, c’est parti ! Ca secoue tellement qu’on a l’impression que la voiture va se décomposer. Mais ça passe, et on arrive face à un canyon rouge gigantesque. Incroyable ! On décide d’aller se balader le long de ces falaises, mais c’est en ouvrant la porte de la voiture qu’on découvre un aspect du bush australien jusque là inconnu : les mouches ! Et croyez moi, j’ai passé le reste de ces vacances à me prendre pour un cheval : en moins de 10 secondes, on se retrouve tous les 3 avec des mouches pleins le visage. C’est à devenir fou ! Mais bon, c’est pas ça qui nous arrête, on reste un bon moment là, puis on déjeune dans le village de Kalbarri.

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Après un plongeon dans l’océan, Greg prend le volant pour continuer vers Monkey Mia. Il reste 300 Km. On passe par des paysages magnifiques, mais plus ça va et plus on se dit qu’il vaut mieux pas avoir une panne ici… On arrive au bout de quelques 3h de route à Billabong Road House, une station essence perdu au milieu du désert. On fait vite le plein car la nuit commence à tomber et qu’on a pas envie de devoir slalomer entre les kangourous (cf. vacances précédentes…). On repart donc le cœur joyeux, on chante de la country music, nous revoilà devenu des cow boy.

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Et puis soudain, c’est le drame, le début d’un long calvaire… L’indicateur de température du moteur passe dans le rouge ! On pile sur le bas côté, plus un bruit dans la voiture… On descend ouvrir le capot et là, un nuage de fumé sort du moteur… Pas cool du tout, d’autant qu’il fait maintenant nuit noire, qu’on est à plus de 20 bornes de la dernière station, et que y’a pas foule ici ! Bon, pas de panique, ça doit être le moteur qui a chauffé un peu… On décide de remettre un peu d’eau dans le radiateur, mais comme on est des cow boys, on boit des bières nous, et pas de l’eau ! Heureusement, Greg aperçoit des phares et fait signe au conducteur de s’arrêter : oh, tiens, une famille aborigène ! Ils nous font cadeau d’un litre d’eau. On met les trois quarts dans le radiateur, et on garde le reste pour nous, au cas ou… Là, on entend glouglou, et on découvre que toute l’eau s’écoule sous le moteur. On pense que c’est la pompe à eau qui a dû péter. Bien, il faut faire demi tour et revenir à Billabong, ils pourront sûrement nous aider.  (greg prend le relais pour vous conter la suite…)

Thibault

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Nous revenons donc, en pleine nuit, à Billabong Road house, station service perdue au milieu de nulle part. Quelle détresse !! La diligence qui nous sert de voiture semble avoir rendu son dernier souffle et nous décidons de lui octroyer un moment de répit. Une fois sorti de la voiture, nous ressentons l’indescriptible sentiment de solitude. Une station service fermée, un motel, ou plutôt 5 caves qui font office de chambres.

L’octogénaire rongée par les mythes qui gère ce trou, trouve la force de nous faire un petit toast pour nous nourrir.

Nous croisons quelques individus plutôt douteux qui nous observent du coin de l’œil, Billabong est une bourgade hostile…

Nous gagnons notre chambrée dans laquelle une odeur de renfermé nous taquine les narines…. Et nous couchons très vite pour ne pas, dans un coup de folie, crier « Maman viens me chercher !!!! ».

Soudain, une visite inopinée, Mr cafard aussi grand que mon pouce nous fait comprendre que nous ne sommes pas seuls, la nuit commence et Cruella disjoncte l’électricité du motel pour économiser de l’argent.

Le réveil nous met en face de la dure réalité, ce n’est que le début d’un long cauchemar.

Le père Fouras tente de se diriger vers notre véhicule en camouflant sa jambe folle qui le fait si bien boiter et marcher de travers. Il feint de contrôler notre moteur et nous affirme que Titine semble bel et bien « out of order ». Ce pauvre fou, bien que sénile tente de nous soutirer 10 dollars pour la précieuse aide qu’il nous à fourni !! Il ne sait pas que nous sortons de l’EGC, autant pour lui. Nous décidons de tenter d’aller à la prochaine station service qui se trouve à 40 km d’ici, empruntant le chemin ou notre voiture a trépassé la veille.

billabong_road_house2

C’est reparti, la voiture fonctionne tant bien que mal et nous roulons à 60 km/h pour ne pas trop faire chauffer le moteur. Là, au milieu d’une route sans fin et sans vie, notre véhicule décide de stopper tout seul.

Décès constaté Dimanche 24 avril à 10h51 heure locale, notre Magna fume et fuit. Elle affiche quand même 220 000 Kms au compteur et nous avons parcouru plus de 1000kms depuis le début de notre voyage.

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« Impossible n’est pas Français », forts de croire en cet adage, nous décidons de forcer le destin et ainsi ressusciter celle qui la veille nous portait au grés des vents. Nous parcourons donc au ralenti les quelques kilomètres restant.

« iiiiiiiihhhaaaaaaaaaa » ou plutôt « Ouf », on atteint enfin Overland road house, station service qui porte très bien son nom, en effet nous sommes sur une autre planète.

La planète ou les voitures sombrent dans un long sommeil, eh oui nous ne sommes pas les seuls a être a l’agonie, quelques Australiens sont aussi en difficulté.

Inutile de vous préciser que depuis le début de notre galère, nous ne cessons de réfléchir a de plausibles solutions qui nous sortiraient de ce bourbier, et la tache est rude.

Nous gardons en tête notre objectif « Monkey Mia et ses dauphins ». C’est pourquoi il faut se résilier à abandonner notre voiture mais voila, comment fuir ce lieu de malheur ?

A gauche 280km pour atteindre la prochaine ville, a droite 153kms pour atteindre Monkey Mia.

Irrités et fatigué d’entendre « Your car is dead, i can’t repair it » je décide de réquisitionner 3 places dans un car de touristes qui à pour terminus « le paradis du dauphin ». Quelle chance c’est certainement le seul bus qui passera sur la route n° 1 ce jour là.

On the road again, nous faisons des infidélités à notre tendre Mitsubishi et filons a toute allure en compagnie de touristes japonais dans un bus de marque chinoise.

Entre deux gargouillements de ventre (nous n’avons pas mangé depuis la veille), nous apercevons tout a coup un autre désert, bleu cette fois.

L’océan au loin nous annonce que nous nous rapprochons de Monkey Mia, cette ville ou plutôt plage qu’à force de mésaventures nous pensions utopique. (Thibault fini le récit…)

Gregory

On passe une journée et demie de rêve sur une plage paradisiaque. L’hôtel est sur la plage et propose des chambres Backpackers. Le matin, on se baigne avec les dauphins, qui reviennent d’ailleurs l’après midi alors qu’il n’y a que Valentin et moi dans l’eau. Moment rare, ils slaloment entre nous, font la course, puis repartent vers l’océan. Inoubliable !

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Mais il est temps de revenir à la dure réalité : il faut abandonner nos projets (on devait aller jusqu’à Ningaloo Reef), pour revenir vers la station essence à plus de 150 Km derrière. Un bus nous y ramène. Il est 19h. Après concertation, on décide que Greg va rentrer : il nous reste en tout 200 dollars (= 120 euros, ce qui est peu à 3), Greg à rendez vous mercredi soir à Perth, et on se débrouillera mieux à 2. Greg pars donc pour plus de 10 heures de bus. Nous voici Valentin et moi à Overlander Road House. La station est du même genre qu’à Billabong, et les tenanciers tout aussi charmants… Economie oblige, on dort dans la voiture.

Le lendemain matin, une dépanneuse passe par là, regarde le moteur, et confirme le même problème. Bien, il faut à tout prix ramener cette voiture à Geraldton pour la réparer et se rapprocher de Perth. Seul moyen, trouver un camion qui accepte de nous embarquer tous les 2 avec la voiture. Les gens rigolent, nous disent que c’est quasiment impossible, que ça nous coûterait plus de 500$… Bref, pas un seul camion ne passe de toute la journée. On joue aux cartes en plein cagniar, les mouches ne nous quittent pas, on commence à être désespérés… Et puis vers 22h00, un camion arrive pour faire le plein. On découvre Tim, routier australien de père en fils, un vieux de la vieille. Il est sympa Tim, on lui fait de la peine, et son camion est vide. OK, il accepte, plus qu’à mettre la voiture sur la rampe de chargement et nous voilà embarquer dans un truck gigantesque pour 300 Km en pleine nuit sur les routes du désert australien. Grand moment, je suis à l’avant, Valentin est assis derrière sur la couchette de Tim. On discute de vieilles histoires de routiers, on écoute du métal, on chique du tabac... On arrive à 1h du matin à Geraldton. Tim nous fait cadeau du voyage car on a réussi à l’émouvoir. Deuxième nuit dans la voiture.

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Le lendemain, mercredi, réveil aux aurores pour trouver un garagiste. La voiture peine à rouler, mais on y arrive. Geoff le mécano inspecte la bête, et le verdict tombe : la pompe à eau est foutue, et à force d’avoir roulé, le moteur a pratiquement serré. Seule solution, refourguer la voiture au meilleur prix. On passera la matinée à faire le tour des garagistes avant de trouver celui qui reprendra finalement notre vieille copine à bon prix. Baignade, puis repos

bien mérité au Backpacker de la ville. Le soir, apéro dans un pub. Les serveuses ont l’air d’aimer les aventuriers…

Départ le lendemain, jeudi, pour Perth : 6h de bus ! On arrive enfin à la maison, Greg nous attend, Gui est parti la veille à HongKong. Il est 23h50, je sens le chacal, Valentin dors, je me douche et je vais enfin pouvoir retrouver mon lit pour une nuit pas dégeu’ !

Voila le principal. Retour au boulot maintenant, avant de prochaines vacances en Juillet… 

Thibault

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Commentaires
B
Tout à fait d'accord avec Ben, TIM le routier sympa n'a sans doute pas fait le voyage pour rien !<br /> Surtout s'il a vu le maillot de Valentin !
B
en tout ca y en a un qui a du s amuser c votre nouvel ami Tim le routier... car vous allez pas me faire croire qu ils vous a rien demandé pour le trajet... et vu qu a priori c pas des thunes on comprend bien vite ce qui c surement passé... ca a du etre assez douloureux qd meme...
A
J ai bien cru que vous alliez finir en apericubes sur ce coup la...<br /> <br /> On sent quand meme que certains ont acquis le stade de 'baroudeurs'.<br /> <br /> bon courage a tous ;0)
G
Valentin, quand je rentre je veux mon maillot, lavé plié (je t'épargne le repassage) devant ma porte. Enfoiré.
T
Oué ca reste classique quand même...<br /> <br /> P.S: Sympa les rastas de Foxi( photo sur la plage). Ca te donne un style.
10 mois à Perth
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